Alexander Strohte peint les lieux de sa nostalgie, ou plutôt les eaux qui rendent ces lieux uniques, et ses désirs ne sont pas errants, mais très précis : Il peint le Wolfgangsee, les baies de la Côte d’Azur, les plages de la Côte Fleurie en Normandie ou de la mer du nord, non en les montrant au sens figuratif, mais en distillant leur caractère, les réduisant à leur essence. Abstraits, ces marines ne le sont jusqu’au même point que les émotions, les sentiments et les atmosphères sont abstraits.
Chacune de ces toiles est un distillat des eaux d’un lieu, avec toutes leurs couleurs, leurs vibrations, la dynamique de leurs courants et les nuances atmosphériques qui sont palpables en ces lieux.. La transparence attirante des piscines de David Hockney y manque : Strohte regarde son sujet du bord, et avec beaucoup de respect. La complexité de ses coups de pinceau correspond à la complexité de ses émotions. Ces eaux, ces parages ont de la profondeur, ils ont une existence indépendante. Et cela les distingue.

-Thomas Plaichinger